vendredi 16 juin 2017

Mais comment ont-ils pu oser ?


Le Conseil des Etats a donc décidé de ne plus autoriser les travailleuses et travailleurs de ce pays à retirer en capital, une fois l’âge de la retraite atteinte, le pécule qui leur appartient, et qu’elles et ils auront mis parfois 40 ans de labeur à mettre de côté.

Il s’agit des économies de toute une vie, d’une partie de salaire qui leur aurait été nécessaire, mais qui leur faisait espérer une retraite sans trop de tracas financiers. La part patronale, souvent supérieure aux 50% légaux, était un avantage salarial, vendu tel quel, et qui rendrait le larcin encore plus grave. Cette décision qui doit encore recevoir l’aval du Conseil national, ne concernerait que la partie obligatoire, soit les salaires inférieurs à CHF 84'000.- Par contre, la partie sur-obligatoire ne serait pas concernée par cette restriction. Cette idée lumineuse pénaliserait donc uniquement les bas revenus. Ça vous étonne ?

Se faire truander de la sorte par un simple vote me met hors de moi.

Mais qu’adviendrait-il des sommes importantes économisées par les grandes institutions de prévoyance aux décès prématurés de retraités ? Je vous le donne en mille. Elles viendraient augmenter leurs réserves, mais ces sommes ne seraient pas systématiquement redistribuées aux assurés. Une bonne partie d’entre-elles serait reversée aux actionnaires des Assurances gérant nombre d’Institutions de prévoyance, au service desquelles on dénombre pléthore de lobbyistes ou représentants du « Peuple » à Berne.

Il est à noter que les caisses autonomes ou semi-autonomes ne sont de loin pas favorables à ce vol autorisé. Un nouveau pensionné retirant tout ou partie de son 2e pilier allègera sa caisse de Pension, les comptes étant complètement ou partiellement clos, selon l’importance du prélèvement.

Et quelle vision cette décision donnerait-elle du 2e Pilier ? L’impact négatif sur l’attrait des institutions de prévoyance dissuaderait certainement nombre d’assurés d’engager leurs épargnes en effectuant des rachats d’années.

Et que penseraient les personnes dont la santé défaille en apprenant ces pillages à leur dépens, eux qui déjà se préoccupent de leur espérance de vie ?

Les élus du Peuple, responsables de cette décision tirent à boulets rouges sur des ambulances. Quelle que soit leur appartenance politique, j’exhorte ici les conseillers nationaux à ne pas confirmer le vote des sénateurs. Ils ne peuvent spolier de la sorte les travailleuses et travailleurs, qui au terme d’une longue vie de labeur, pourraient choisir quelle partie de LEURS économies elles et ils pourraient recevoir, quels rêves, elles et ils pourraient réaliser…  Et leur permettre à elles et ils, de quitter cette vie, en laissant un petit quelque chose des économies de toute une vie à leurs descendants.

J’ose espérer que les forces socialistes et progressistes de notre parlement sauront, le moment du vote venu, penser aux attaques incessantes que les assurances sociales subissent en ces temps difficiles où la solidarité a du plomb dans l’aile.

Sinon, notre rose serait à ce point fanée ?



Jean-Pierre Bodrito
Conseiller général

Sion
La "Voix des partisans" le peuple.VS du 16 juin 2017 

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