A de nombreuses reprises j’ai tenté, dans cette chronique que j’affectionne particulièrement, d’exprimer, d’expliquer, de raconter les vies et les luttes de Résistants, de Partisans. Et Dieu sait si les nombreux combats narrés ici, tout aussi différents qu’hétéroclites, se rejoignent dans un but commun: un lendemain meilleur, plus juste.
Je ferai exception cette fois, quoique; cette
lutte, cette bataille, ce combat seront miens. L’aboutissement, la victoire seront
des lendemains. Mes compagnons d’armes -parce que sans eux il n’y a aucun sens à
combattre- seront ceux que j’aime. Mais
des « pros » du domaine me guideront, élaboreront tactiques et
stratagèmes adéquats et pointus. Ils ont toute ma confiance et ma reconnaissance.
Combattre sur un terrain ami, avec les meilleurs
conseillers, les armes les plus efficaces, tout en n’ayant pas à se demander
comment pouvoir s’offrir ces privilèges est une chance que je réalise
pleinement. Elle découle aussi de luttes et de combats de justice sociale.
Quelqu’un disait que la vérité n’est pas dans
la victoire, mais dans le combat. Cette vue de l’esprit peut se comprendre et
se défendre. Je la traduirais plutôt par: les victoires sont des étapes, des
sursis; le combat lui est réalité quotidienne, source d’enrichissement et d’épanouissement,
avec ses joies et ses angoisses.
Chaque jour, chaque instant, peuvent être
différents, mis en perspective par cette nouvelle réalité, vivante, en soi.
L’inéluctable s’autorise quelques percées, bouffées toxiques, aussitôt asphyxiées
par l’optimisme et le positivisme que je cultive, malgré moi. Quelle
chance !
Fidèle à moi-même, je me battrai bec et ongles,
bien décidé à lui tordre le cou, à ce maudit crabe.
Jean-Pierre Bodrito
Sion
La "Voix des partisans" le
peuple.VS du 16 mai 2014
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