Mais quelle mouche a donc piqué un si grand nombre d’employés et d’ouvriers
de notre pays, pour snober de telle manière les partenariats sociaux?
Ignorance ou égoïsme sont largement responsables de cette désertion.
Egoïsme, car n’est-il pas commode de profiter des acquis, obtenus de longues
luttes par nos pères, sans devoir bourse délier?
Ignorance, parce qu’il peut être concevable d’ignorer l’existence même du rôle des
syndicats. Concevable aussi que l’ignorance porte à croire que son employeur
peut, en tout impunité, traiter son personnel en-dessous de tout.
Les partenariats sociaux existent. Ils sont ancrés dans la constitution,
sont légaux.
Ils sont mis en évidence par les milieux patronaux, lorsque la voie
politique est utilisée pour tenter de modifier la loi, en proposant d’augmenter
les vacances, de diminuer les temps de travail, ou d’instaurer des salaires
minimaux. Alors là, oui, ces milieux indiquent les partenariats sociaux et les
CCT comme les solutions adéquates à maintenir l’équilibre et la prospérité du
pays.
Le syndicalisme est donc une partie intégrante de la réussite de notre
pays.
Pourtant une large part des acteurs de cette réussite ne peut encore
aujourd’hui compter sur un CCT, vit à la limite de la paupérisation. Des
entreprises importantes usent largement du travail à l’appel, poussent leurs
employés dans une précarité organisationnelle indigne de la richesse de notre
pays. D’autres entreprises dénoncent leur CCT, licencient et réengagent à des
conditions honteuses. Elles mettent en difficulté leurs concurrentes
respectueuses.
Les citoyens n’osent de fait plus s’appuyer sur leur bon droit et se
syndiquer, sinon en cachette. Les délégués syndicaux ou autres personnes de
confiance deviennent terriblement difficile à recruter. Les syndicats se voient
interdire l’accès de nombre d’entreprises. Et ces mêmes « patrons »
qui utilisent l’alibi du partenariat social au besoin, dénoncent les CCT,
rendent les renégociations ardues et se jouent des contrôles alibis en postulant
et obtenant des marchés publics.
Fort heureusement, certaines corporations, certains CCT réussissent à
inclure la Force Obligatoire, qui je le rappelle ici,
une fois avalisée par le SECO, rend le CCT base légale minimale dans la dite
branche. Mais au-delà de l’obtention en négociation de cette FO, un ratio
suffisant de membres syndiqués est nécessaire pour son entrée en matière.
Alors chères et chers ami(e)s, même si votre entreprise respecte le CCT,
pensez à vos collègues qui n’ont pas cette chance. Syndiquez-vous et faites
passer le message. Par respect pour vos pères qui se sont battus pour vos
acquis, par respect pour vos entreprises qui elles, jouent le jeu, par respect
pour cette loi qui vous donne raison et enfin pour atteindre les ratios nécessaires.
N’attendez pas qu’il soit trop tard. N’ayez crainte, la loi est de votre coté.
Vous êtes la plus grande richesse de vos employeurs, ne l’oubliez pas.
Conseiller général
Sion
La "Voix des partisans" le peuple.VS du 14 février 2014
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