Annus horribilis que nous avait dit ce grand expert de la finance genevoise qu’est Monsieur Mirabeau. Et moi qui croyait que n’existaient que des sciences exactes, j’avais eu le tord de classifier l’économie au rang de «science». Mais parait-il, il ne faut pas confondre l’économie et la finance, laissez moi rire.
Que d’erreurs, que de tromperies, que d’arroseurs arrosés. Chacun en a eu pour son grade. Après la chute du mur de Berlin et du grand communisme, voici que le capitalisme en prend un sacré coup en crédibilité. L’Etat perpétuellement prié par les chantres de Wall Street d’aller voir ailleurs s’il y est, devient le grand Sauveur, le Messie, avec des devoirs mais toujours sans droits. Devoir de payer mais… stop. Faut pas exagérer quand même, sans son aide et l’effet domino, toutes les banques, les industries, l’économie entière s’effondre, tiens l’économie ? Donc l’Etat, devrait, doit payer. Et comme l’Etat c’est nous, nous devrons payer pour garder nos emplois. Le monde à l’envers je vous dis.
Et allons-y pour la l’historique de 2008 ; crédits à risques, crise d’insolvabilité, septembre noir, plan Paulson, récession, plan de relance, hedge funds, déflation, Ospel, UBS, Cayman, fonds toxiques, Lehman Brothers , Bernard Madoff (ex-président de Nasdaq, excusez du peu), et j’en passe… Les armes de destruction massive chères à Dobeliou, étaient chez lui, chez nous, dans son monde. A quoi sert d’ériger des murailles infranchissables, de boucler son pays, son entreprise au moyen de portes blindées, de badges numériques, et de lois discriminatoires, si l’on nourrit en son sein des réseaux financiers et d’affaires dignes d’associations de malfaiteurs. Est-ce qu’Abu Ghraib ou Guantanamo réserveront leur hospitalité aux responsables de ces montages sans noms ? L’histoire nous le dira. Mais il y a fort à parier que les cliques à Madoff ou à Ospel passeront leurs vacances sous d’autres latitudes. Rembourser une infime partie des monstrueux magots dérobés leur vaudra l’impunité.
L’an nouveau qui vient de nous accueillir nous réservera ses surprises, et l’optimiste ne sera certainement pas de mise. Et même si nous devions imaginer être à l’abri de tout ce qui vient d’être dit, détrompons-nous. Nos Fonds de prévoyances, institutionnels ou privés se nourrissent et vivent dans leur grande majorité de la spéculation. Comment autrement assurer à la fin de chaque année le taux minimum édicté par la Confédération. L’immobilier ? Eh bien non, là toujours un exercice spéculatif à la base du profit. El les premières mesures d’assainissement entrent ces jours-ci en fonction pour ceux qui n’ont ni pu ou ni su accumuler quelques réserves « spéculatives ».
Pour couronner le tout, les Chambres fédérales ont entériné une nouvelle baisse du taux de conversion à 6.4 %, ce qui, concrètement équivaudra à amenuiser encore plus la retraite des « vieux »… je ne puis que m’associer au référendum lancé par les syndicats, en espérant que le Comité directeur appuie la décision de la Direction du PSS de s’y joindre. Et au lieu de voir chaque citoyen assainir ses Fonds LPP, la Confédération devrait avoir l’élégance, si ce n’est la sagesse d’allouer une partie des fonds promis à l’UBS, à ses futurs retraités.
Je me souviens, je leur avais dit qu’il fallait s’en méfier, que leurs affairistes négoces ne me disaient rien de bon. Mais quel naïf et dilettante j’étais; pendant que vous y êtres, me répondirent-ils, dites que l’UBS va faillir…
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