mercredi 20 juin 2012

«Caliméroïque»

Souvenir de mes première années d’école: notre pays se situe dans la zone tempérée de l’hémisphère nord.

Moi qui avais cru dur comme fer que ce savoir transmis par nos Maîtres d’école était indiscutable, me voici trompé, grugé. Non mes ami(e)s, nous n’habitons pas dans une contrée au climat tempéré. Le Valais se situe en fait sous un climat paranoïaque.

N’avez-vous pas remarqué en lisant presque tout ce qui se publie dans le Vieux Pays, en écoutant et regardant radio et télévision cantonales, que la Suisse, l’Europe, le Monde et même la Galaxie entière en veulent au Valais ? Que tous ont conspiré afin de s’assurer de la perte de notre canton alpin ? Que parmi nous, certains (la gauche) sont les vers qui rongent la pomme (valaisanne) de l’intérieur, et sont les complices de ce nouvel ordre mondial, responsable de la décadence inéluctable du Valais ?

Eh oui, il y aurait plus que péril en la demeure pour les 13 étoiles cantonales, assiégées qu’elles seraient par les ennemis qui se seraient jurés leur perte. Ce danger venu presque complètement d’ailleurs (nous, ne sommes que 25%) a fait se dresser comme un seul homme nos valeureux concitoyens, tels les preux chevaliers, unis par le noble devoir de sauver la patrie valaisanne, à n’importe quel prix, fut-ce même de quitter la Confédération helvétique.

Et peu importe que les PDC, PRL et surtout UDC suisses ne votent pas tous en adéquation avec leurs frères valaisans sur les R2 ? A moins que la gauche ait atteint le score de 50.4% en Suisse ?

Et peu importe que toujours sur le dossier des R2, la problématique engendrée par des années de n’importe quoi au niveau du bétonnage à outrance ne soit pas dénuée de tout fondement ?

Et peu importe que sans la manne de la péréquation financière accordée par les Confédérés, nous serions un pays en voie de développement ?

Et peu importe que de nombreuses places de travail ont réellement disparu chez nous sans que le moindre petit doigt ne soit levé par les «sauveurs» de la patrie du moment, plus enclins à protéger leurs clans, et allant même jusqu’à savonner la planche de ceux qui tendaient le bras.

Et peu importe si après avoir invité LEUR Conseillère Fédérale, les dirigeants encore majoritaires de ce canton n’ont pas accepté SON invitation à respecter la décision démocratique des urnes, prônant de préférence la démocratie à géométrie variable.

Et peu importe que l’hystérie collective de nombre de nos politiques et de leurs vassaux, conjuguée avec les excès « caliméroïques » sans noms de Christian Constantin nous fassent hésiter entre le rire et les larmes, par leur pathétisme.

Oui mes ami(e)s, rarement comme aujourd’hui je me suis senti décalé avec cette immense désinformation ambiante, avec ces réactions hystériques et immatures. ILS ont discrédité la démocratie dont ils se réclament être les dépositaires. Leur slogan pourrait désormais être : «Faites comme je dis, pas comme je fais». La République bananière a encore de beaux jours devant elle.

PS :Et entendons-nous bien, il ne s’agit pas sur le fond de cette votation sur les résidences secondaires, ni sur les 6 transferts d’été du FC Sion que j’ai réagi, mais sur la forme des réactions engendrées.

Jean-Pierre Bodrito
Conseiller général
Député suppléant
Sion

La "Voix des partisans" Le Peuple valaisan du 8 juin 2012


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