Si certains ont fait et font encore des vers
sans en avoir l’air, d’autres, plus illustres qui rêvaient d’être tout en haut
de l’affiche composent leurs alexandrins de manière scientifique et surtout
médiatico-compatible. Il en va de même et parfois (surtout) en politique.
J’ai trouvé une définition de la politique qui
dit : « La politique est l’organisation méthodique, théorique et éventuellement
pratique des actions d’un gouvernement au pouvoir sur des bases
conceptuelles… ». Les mots «théorique et éventuellement
pratique » en disent long sur la population que l’on dénombre dans le
microcosme politique… Plus on est bon théoricien, plus on est bon politicien,
ou plus on est à l’aise dans la verbalisation, plus on sera efficace et aux
premières places en haut de l’affiche… Bien sûr que la théorie est importante
et compte. D’ailleurs vous ne pourrez pas commencer vos cours de conduite sans
avoir préalablement étudié, puis passé votre examen théorique ; la théorie
donc avant la pratique… Et l’acquisition de la théorie servira à la bonne mise
en pratique. Mais là je ne comprends pas bien; la définition dit bien « théorique
et éventuellement pratique »… Donc c’est bien juste, la
pratique c’est éventuellement… Cette fois-ci je comprends mieux. Je
comprends pourquoi j’ai parfois de la peine à me sentir en adéquation avec ce
monde politique dont je fais partie, je comprends pourquoi ce monde politique
qui m’entoure ne comprend pas, pire, ne s’intéresse pas à cette pratique
quotidienne qui est la mienne dans la défense de mes idées politiques sur le
terrain. Ma sensibilité bien ancrée à gauche m’a fait me battre, résister
contre une immense injustice, prendre la défense de mes plus de 200 collègues,
supporter ricanements, humiliations et harcèlements de la part de celui qui
était alors mon directeur. Six ans de patience, de sommeils perdus, de crampes
d’estomac. En face de moi un roitelet prétentieux, méchant, se vantant de me
sous-estimer, arrogant, imbu de sa personne; et derrière lui tout un système,
un « montage » qui avait jusque là bien fonctionné. Oui, je suis fier
de moi et de mon collègue de lutte pour avoir résisté. Et même si nous nous
retrouvons aujourd’hui chacun avec un commandement de payer de presque 3
millions de francs, mon ex boss, lui, a eu 2 minutes pour quitter les lieux.
J’ai dit des vers sans en avoir l’air, j’ai pratiqué ma politique, celle que
mon idéologie défend, loin des parlements, dans ma vie de tous les jours. Et
j’ai ressenti la solitude du coureur de fond, tout au long de ce marathon qui
n’est de loin pas terminé. Et si au bord de la route j’ai trouvé ma famille et
mes collègues qui m’ont tendu à boire et à manger, aucune trace de ma famille
politique… Et ce n’est pas faute de ne pas savoir… Intérêts supérieurs
peut-être…
Celui que je plains le plus encore est ce brave nendard qui en 2001,
juste après la présentation de ma candidature au Bureau exécutif du PSVR,
s’est levé, et s’est opposé à ce qu’une personne travaillant où vous savez
n’entre à la direction du PSVR. Décidément il y en a qui ont du nez…
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Vigousse du 11 mai 2012 |
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