Que n’avons-nous pas lu ou entendu durant cette longue et interminable campagne électorale. Que n’a-t-on pas reproché à nous socialistes, depuis le printemps passé? À la veille de ce premier mars se sont focalisées sur nous toutes les foudres d’une «intelligentsia » valaisanne bien pensante qui s’est sentie pousser en elle les germes de Don Quichotte. A lui seul, le parti socialiste aurait dû compenser la stratégie DC adoptée à Conthey, ainsi que le ticket unique libéral-radical. Et peu importe si nous étions attaqués par les jaunes C et par l’UDC dans le Valais supérieur. À les écouter, nous aurions dû risquer de mettre en danger notre candidatE, malgré ses compétences et son expérience.
Un peu d’histoire peut-être ; quand en 1997 Peter Bodenman brise pour la première fois l’hégémonie de droite au Gouvernement valaisan en remplaçant le 5-0 ou 4-1 (c’est comme vous voulez) par l’actuel 3-1-1, personne ne s’est offusqué du « parrainage » de Pascal Couchepin. Et Bodenman eut la chance d’avoir comme concurrent un certain Michel Carron qui, par ses attaques répétées au clientélisme ambiant majoritaire, traça une voie royale au premier conseiller d’Etat de gauche en Valais. Je fais partie de ceux qui sont encore reconnaissant aujourd’hui à Michel Carron. Deux ans plus tard, et l’hôtelier « brigant » évaporé, le peuple souverain confirmait le 3-1-1 avec Thomas Burgener. Enfin la présence socialiste vient donc d’être réaffirmée à l’exécutif. Mais au total, seules 12 années de présence au Gouvernement ; et nous aurions dû brader notre présence pour pallier aux manquements de la droite établie ad vitam aeternam ? Des décennies de combats, de dédains et d’humiliations subis par nos anciens devaient êtres sacrifiés sur l’hôtel d’une opposition plurielle? Mais qui est l’opposition aujourd’hui en dehors du PS et de ses alliés du centre gauche? Qui respecte l’équilibre homme-femme aux divers Parlements à part la gauche?
Je suis fâché aujourd’hui avec ceux qui ont condamné les socialistes pour n’avoir pas fait de liste commune avec Marylène Volpi Fournier, fâché avec ceux qui ont attaqué Esther Waeber-Kalbermatten pour certaines de ses déclarations et pour son français perfectible, fâché avec ceux qui voulaient que la liste PS abrite toutes les femmes rejetées des partis de droite. Les socialistes voulaient faire élire LEUR femme au Gouvernement, et ils l’ont fait de manière efficace et transparente, n‘en déplaise à Bodenman et aux bobos en transhumance.
Et je suis contrarié que l’élection au Grand Conseil ait eu si peu d’échos dans les médias et dans les esprits. De véritables enjeux étaient pourtant au programme, et si la majorité C n’est que pour 3 sièges, absolue, les faits nous disent que la gauche unie ne sera représentée que par 22 députés sur 130. Ils sont stériles ces faux débats sur d’avantage d’opposition au Gouvernement. Il nous faut avant tout passer par plus de pluralité au Parlement, afin que nos bonnes idées et ouvertures aient plus de succès et que les nombreuses fessées auxquelles nous sommes habitués se transforment en un mouvement vers plus de progrès. Et si ici, la gauche est bel et bien unie, aidez nous à la rendre plus forte en ne vous trompant plus de cibles.
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