Combien de fois, dans mon éclectique quotidien, ne m’a-t-on pas
interrogé, nargué, ignoré, snobé, pour ma sensibilité ou mon
appartenance politique.
«Non mais», de gauche, socialo, utopiste,
bisounours, angélique… de combien de qualificatifs ne m’a-t’-on pas
déjà affublé. Dits sur tous les tons, ces adjectifs ont été et sont
autant de raisons de croire en mes idéaux, et de poursuivre les luttes.
Le Che disait « Hasta la Victoria, siempre ». Ce « siempre » ce
« toujours » me revigore, quand lassitude et découragement tentent une
percée. Mais l’indignation saura sauver l’Humanité qui est en moi.
Il
n’empêche que ces discussions nourries avec mes semblables intrigués me
font réfléchir aux sens, aux raisons, aux doutes. Et s’il est
indiscutable que le choix de mon appartenance politique n’est pas dicté
par un quelconque attrait d’avantages professionnels (j’en suis bien
loin), de carrière ou pécuniaires, je suis conscient d’appartenir à un
système, qui somme toute, et très égoïstement, fonctionne plutôt bien.
En
résumant et forçant sur le trait, notre système politique, en Suisse,
et nos grands partis ont consenti, concordance permettant, un
avancement social et économique certain. Alors que la gauche pense que
nous ne sommes pas allés assez loin, la droite dénonce l'étatisation à
outrance. Bon an, mal an, cet équilibre a été jusqu’à présent source de
Progrès, les Partis et leurs dirigeants oeuvrant dans le sens du Pays et
du respect de ses Habitants. Quelques formations ont bien tenté de
déroger, mais se sont dissipées dans le désert.
Or
depuis quelques années, depuis l’avènement du Blochérisme, ce populisme
nourri de haine, d’égoïsme et de repli sur soi, les courants ont changé.
L’UDC de parti centriste s’est métamorphosé en parti d’extrême droite.
Relayé dans les pays qui nous entourent par ses semblables que sont le
FN, la Lega Nord, PVV, etc… l’ex parti agrarien, par ses campagnes
nauséabondes aux relents postfascistes, a réussi l’audacieux pari de
devenir un exemple pour les leaders des formations à peine citées, freysinger ou baettig étant même invités à discourir par les plus
extrêmes mouvances identitaires, et tentant d’inviter leurs leaders sous
nos contrées.
Je veux bien que dans mon pays l’on
débatte au plus haut niveau, au Gouvernement, entre gauche et droite,
entre personnes respectueuses des Droits de l’Homme. Je pense par
contre, qu’aujourd’hui, dans son état actuel, l’UDC n’a PLUS sa place
dans le Conseil Fédéral. Qu’elle se débarrasse de la gangrène qu’elle
porte en elle, et nous en reparlerons. Et s’il elle ne le fait pas, le
Peuple, bon mais pas bonbon, comme à St Gall, canton oh combien
conservateur, où le président de l’Union syndicale suisse bat le
président de l’UDC suisse, à Berne ou à Zürich, le Peuple donc, finira
par la sanctionner, dans les urnes ou dans les Rues.
Jean-Pierre Bodrito
Conseiller général
Député suppléant
Sion
"La Voix des partisans" Le Peuple valaisan du 9 décembre 2011
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