vendredi 9 décembre 2011

Bon mais pas bonbon

Combien de fois, dans mon éclectique quotidien, ne m’a-t-on  pas interrogé,  nargué, ignoré,  snobé, pour ma sensibilité ou mon appartenance politique.
«Non mais», de gauche, socialo, utopiste, bisounours, angélique…  de combien  de qualificatifs ne m’a-t’-on pas déjà affublé. Dits sur tous les tons, ces adjectifs ont été et sont autant de raisons de croire en mes idéaux, et de poursuivre les luttes. Le Che disait « Hasta la Victoria, siempre ». Ce « siempre » ce « toujours » me revigore, quand lassitude et découragement tentent une percée. Mais l’indignation saura sauver l’Humanité qui est en moi.

Il n’empêche que ces discussions nourries avec mes semblables intrigués me font réfléchir aux sens, aux raisons, aux doutes. Et s’il est indiscutable que le choix de mon appartenance politique n’est pas dicté par un quelconque attrait d’avantages professionnels (j’en suis bien loin), de carrière ou pécuniaires, je suis conscient d’appartenir à un système, qui somme toute, et très égoïstement, fonctionne plutôt bien.

En résumant et forçant sur le trait, notre système politique, en Suisse, et nos grands partis ont consenti, concordance permettant,  un avancement social et économique certain. Alors que la gauche pense que nous ne sommes pas allés assez loin, la droite dénonce l'étatisation à outrance. Bon an, mal an, cet équilibre a été jusqu’à présent source de Progrès, les Partis et leurs dirigeants oeuvrant dans le sens du Pays et du respect de ses Habitants. Quelques formations ont bien tenté de déroger, mais se sont dissipées dans le désert.

Or depuis quelques années, depuis l’avènement du Blochérisme, ce populisme nourri de haine, d’égoïsme et de repli sur soi, les courants ont changé. L’UDC de parti centriste s’est métamorphosé en parti d’extrême droite. Relayé dans les pays qui nous entourent par ses semblables que sont le FN, la Lega Nord, PVV, etc… l’ex parti agrarien, par ses campagnes nauséabondes aux relents postfascistes, a réussi l’audacieux pari de devenir un exemple pour les leaders des formations à peine citées, freysinger ou baettig étant même invités à discourir par les plus extrêmes mouvances identitaires, et tentant d’inviter leurs leaders sous nos contrées.

Je veux bien que dans mon pays l’on débatte au plus haut niveau, au Gouvernement, entre gauche et droite, entre personnes respectueuses des Droits de l’Homme. Je pense par contre, qu’aujourd’hui, dans son état actuel, l’UDC n’a PLUS sa place dans le Conseil Fédéral.  Qu’elle se débarrasse de la gangrène qu’elle porte en elle, et nous en reparlerons. Et s’il elle ne le fait pas, le Peuple, bon mais pas bonbon, comme à St Gall, canton oh combien conservateur, où le président de l’Union syndicale suisse bat le président de l’UDC suisse, à Berne ou à Zürich, le Peuple donc, finira par la sanctionner, dans les urnes ou dans les Rues. 


Jean-Pierre Bodrito
Conseiller général
Député suppléant
Sion


"La Voix des partisans" Le Peuple valaisan du 9 décembre 2011


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