vendredi 20 janvier 2012

Luca, non sei solo

« 
Les Italiens ne peuvent-ils s’occuper de la m**** qu’ils ont chez eux au lieu de venir mettre leur nez chez nous ».

Voici le genre de remarques que l’on a malheureusement dû entendre maintes et maintes fois ces dernières semaines, depuis que l’émission à forte audience de la RAI «La vita in diretta», a décidé de diffuser, médiatiser et dénoncer ce drame. Pour rassurer les «outrés de l’ingérence», je leur dirai que cette émission, depuis des années, dénonce aussi quotidiennement les nombreuses injustices qui ont lieu dans la péninsule. Alors n’auraient-ils pas dû, eux, chaîne publique italienne, répondre à l’appel désespéré des parents ? N’auraient-ils pas dû, eux, spécialisés dans les causes injustes et dramatiques, financés qu’ils sont par les contribuables italiens, tenter de venir en aide à leurs compatriotes dans le désarroi ? Ces professionnels ont décidé d’entendre les appels à l’aide et de mettre en route des moyens, afin que Luca et sa famille voient renaître l’Espoir.

Heureusement la Famille Mongelli n’était pas totalement seule. La Fondation Luca a été créée le 27 octobre 2003, soit près de 20 mois après le drame de Veysonnaz.  Comme le dit son site internet http://www.fondation-luca.org/ la Fondation est formée d’une équipe opérationnelle pour mener à bien ses missions sans limite de frontières. Elle est composée d'hommes de loi, de praticiens et d'enquêteurs professionnels. Et Dieu sait si ces femmes et ces hommes ont tenté de venir en aide à Luca et à sa famille. Mais la justice valaisanne avait décidé que Rocky, le berger allemand de la famille avait agressé Luca, l’avait déshabillé, avait plié ses habits, lui avait laissé des marques de doigts sur les bras, etc… Et le chien fut rapidement euthanasié. Et les incompétents de la première heure se sont retrouvés protégés dans une omerta que notre canton sait encore actionner quand des « maillons déterminants du système» sont en péril.

Et les modestes « ritals » n’allaient pas faire le poids face à tant de mauvaise foi…

C’était sans compter sur la détermination que seuls peuvent avoir des Parents qui vont se battre jusqu’au bout pour la chair de leur chair, afin que justice soit établie. C’était sans compter sur l’abnégation d’un homme, le détective Fred Reichenbach, qui a dû se substituer aux services de l’Etat et accumuler des faits accablants.  Mais trop souvent ses « écoutez-moi » n’avaient aucun écho. Comme si les « Valaisans dans l’espace » n’étaient pas qu’une parodie, puisque là-haut, personne ne vous entend crier…

Alors qu’importent les palabres, les sornettes sur la séparation des pouvoirs, les droits d’ingérence entre pays, ou entre confédération et canton, les soi-disant récupérations de partis politiques. Moi je vous dis un grand MERCI, qui que vous soyez, de quelques bords dont vous soyez issus. Le Valais peut, avec cette affaire, réussir son examen de maturité, et ne plus être un «absurdland ». Et surtout, dans ce canton si chrétien où la constitution commence par « Au nom de Dieu tout puissant », que cette phrase de Saint Mathieu résonne dans leurs esprits : «Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait». Luca faisait partie des plus petits…

Non sei solo, Luca.

Jean-Pierre Bodrito   
Conseiller général
Député suppléant
Sion


"La Voix des partisans" Le Peuple valaisan du 20 janvier 2012

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